BarCamp « Innov’ is Now » 6 et 7 octobre 2012 à Lanester (56)

L’inovation sociale c’est maintenant, inventons ensemble les nouveaux paradigmes

Nous avons souvent été interpellés sur le fait que LRDD semblait être plus numérique qu’analogique. Deux mois après son lancement officiel sur internet, nous avons le plaisir de vous inviter à notre première manifestation publique nourrie des rencontres et des pratiques concrètes sur le terrain et au travers des réseaux sociaux: un barcamp simple dans sa structuration mais dense dans ses réflexions.

Afin de garder une totale indépendance, aucun financement, ni public ni privé, n’a été sollicité. De ce fait une participation de quelques euros chacun pour la nourriture et les boissons sera demandée. Pour ceux qui viennent de loin, il y aura des hébergements possibles chez l’habitant. Faites-nous savoir au moment de l’inscription si vous voulez être hébergé, dans la mesure du possible nous trouverons des solutions.

Inscriptions jusqu’au 3 octobre 2012:

Joël Coché : 02 97 81 28 39 ou 06 98 99 33 45 joel.coche@cegetel.net

Participation financière couvrant les frais administratifs, de nourriture, de café, de viennoiseries, de jus de fruits, pour les 2 jours se monte à :

- 60€ pour ceux qui paient des impôts (un reçu fiscal vous sera remis donc coût réel 20€ seulemnt)
- 20€ pour ceux qui ne paient pas d’impôts mais estiment pouvoir payer cette somme
- 10€ pour les chômeurs ou autres avec faibles revenus.

À payer par chèque à l’ordre de l’association « La République Des Debouts » chez Joël Coché – 19 rue Paul Guieysse – 56600  Lanester

Vous deviendrez dès lors adhérents de LRDD.

L’innovation c’est maintenant: le barCamp de Lanester

Les BarCamps, connu aussi sous le nom de non-conférence, ont longtemps été l’apanage des geeks. Aujourd’hui, des groupes de tous types en organisent, abordant de nombreux sujets pas-geek-du-tout allant de la santé à l’éducation en passant par le développement international.

Celui proposé ces 6 et 7 octobre est hybride dans la mesure ou le numérique et ses usages sont les vecteurs essentiels d’une politique d’innovation fondée sur le triptyque de l’accompagnement, de l’éducation et la formation tout au long de la vie.

Qui dit conférence dit programme, mais une non-conférence n’en a pas, générant un environnement informel qui encourage à penser créatif. Ce barcamp fonctionnera dans cet esprit avec pour sujet principal: l’innovation sociale dans tous ses états ou quels nouveaux paradigmes, quels nouveaux projets d’animation et de développement de territoires générateurs d’emplois, de covivre dans des modèles économiques, sociaux et culturels augmentés et réinventés ?

Rendez-vous donc devant le grand tableau blanc de planning sur le lieu d’accueil où chaque participant aura la possibilité de remplir les cases horaires avec les sujets qu’il aimerait aborder dans la perspective du sujet principal, de s’inscrire à ceux qui l’intéressent. Les sujets qui susciteront le plus d’intérêt seront sélectionnés et débattus en groupes.

Les 6 et 7 octobre 2012 Barcamp à Lanester, salles municipales Larnicol et Romain Rolland – Déroulement

Samedi matin
accueil à partir de 9h30 puis jusqu’à 12h00, plénière, présentations melting pot, tour de table, tags, ateliers, etc, déjeuner léger

Samedi après-midi
14h00-17h00: les workshops thématiques
17h-18h30 restitution des rapporteurs
dîner puis soirée festive avec scène ouverte, Hubert Mensch et des artistes locaux s’y exprimeront également
ou soirée libre: il y a des animations et divers concerts sur Lorient

Dimanche
9h30-11h synthèses, débriefing, perspectives, projections
11h00 invitation aux élus et personnalités à écouter nos propositions et réflexions
Pot de démantèlement

Pour aider à l’organisation, toutes les bonnes volontés et compétences sont les bienvenues!

Joël Coché et Malik Berkati

Un monde sous corpo

Suite à des échanges avec Anne-Christine Loranger et @nessyduloch, nous avons pensé à proposer quelques films documentaires et de fiction qui permettent de mieux cerner le lien entre dégradation de l’environnement, dégradation des sociétés et prise en main du monde par les corporations.
Tout comme la littérature sur le sujet, l’éventail des films est très large. Tout comme dans les articles - qu’ils soient scientifiques ou d’information, il ne faut pas chercher dans ces films, surtout pas dans les documentaires, un point de vue « neutre » et « objectif ». Cela n’existe pas! Par contre, ils sont très intéressants à regarder, à recouper, à analyser pour se faire une idée un peu moins floue du « monde sous corpo » dans lequel on vit. Le flou, c’est justement ce qui fait la puissance de Monsanto, Goldman Sachs ou Exxon pour ne citer que ceux-ci. Il s’agit donc d’ouvrir les yeux.

Anne-Christine Loranger et moi-même sommes (aussi) critiques de cinéma. Cependant, nous ne voulons pas être les seuls à parler de ces films, c’est pourquoi nous ne mettons qu’un lien chacun sur une de nos critiques et attendons avec impatience les vôtres pour en débattre, ainsi que des suggestions de films à voir.

Malik Berkati

Documentaires:
L’encerclement – la démocratie dans les rets du néolibéralisme de Richard Brouillette – critique de Malik Berkati dans Le Courrier (Suisse) 
The Corporation de Jennifer Abbott et Mark Achbar
Supersize Me de Morgan Spurlock
Les Yes Men refont le monde de Andy Bichlbaum, Mike Bonanno, Kurt Engfehr
Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau
Le monde selon monsanto de Marie-Monique Robin
Goldman Sachs – les nouveaux maîtres du monde de Jean-Luc Léon et Sylvie Faguer
Le mystère de la disparition des abeilles de Mark Daniels
La guerre des sémences de Marie-Monique Robin
Kivalina v. Exxon: le procès le plus dangereux de l’histoire de Ben Addelman
Ce n’est qu’un début de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier
Herbe de Matthieu Levain et Olivier Porte
Severn – la voix de nos enfants de Jean-Paul Jaud
Nos enfants nous accuseront de Jean-Paul Jaud
Homo Toxicus de Carole Poliquin

Fictions:
Margin Call de J. C. Chandor – critique de Anne-Christine Loranger dans Séquences (Québec) 
Blood Diamond de Edward Zwick
Even the rain (También la lluvia) de Icíar Bollaín
La belle Verte de Coline Serreau

Entre docu et fiction: Indignados de Tony Gatlif

Intégration vs Assimilation

Extrait de « Lettre à François Hollande« , de Georges Beuchard, Philippe Loiseau, Malik Berkati, Pierre-Yves Le Borgn’, Collection La M.E.R., publié à Berlin le 19 mars 2012, © La Mer, tous droits réservés

Contribution de Malik Berkati, pages 47-49

(…)

Une fois le gouvernant dégagé, le combat continue et la pensée doit s’entêter à tendre vers la belle et nécessaire utopie. Il y a un peuple, mais il y a aussi des publics. Cela fait partie de l’ordre des choses : la nature humaine privilégie ses intérêts spécifiques. Le concept de « volonté générale » est extrêmement abstrait et pour reprendre Latour, « oui à la démocratie, mais en chair et en os, pas en illusion ». Ne serait-il pas plus concret, plus réaliste et plus honnête de subordonner la sacro-sainte « volonté générale » au matérialisme poétique du « bien commun » ? Il est certes tout à fait possible de continuer à gouverner en donnant l’illusion que cette gouvernance est réellement représentative du Public alors que les « insiders », dans un entre-soi reproductif, passent le plus clair de leur temps à essayer de flatter leurs publics respectifs en séduisant à la marge le public du voisin, en entretenant le mythe du « creuset républicain » alors que le fonctionnement de la société transforme chaque jour un peu plus le creuset en passoire, où des franges de plus en plus larges de ce collectif fantasmé tombent hors de la protection de la République.

Il serait peut-être temps de parler enfin sérieusement de ces concepts serpents de mer qui font les joies politiques et oratoires de la dite République : intégration, assimilation. En parler sans tabous et avec courage, faire face aux peurs, ne plus ignorer les cicatrices encore ouvertes dans le passé, amener tous les publics du Public à se faire face, non pas en chiens de faïence mais dans le dialogue permettant enfin la rencontre qui amène à la reconnaissance de l’autre.
(…)

Reprenons donc les choses à l’aune de la réalité sociétale française.

Le terme le plus usité dans le discours politique et médiatique est celui d’intégration. Plus précisément, sous l’angle de son défaut, du problème qu’il occasionne. Parfois, lorsqu’un intérêt est en jeu, qu’un public spécifique doit être interpellé, un exemple positif, une success story, est montrée en exemple. Des élèves brillants des « quartiers difficiles » intégrés à Science Po, un jeune entrepreneur qui réussit dans une banlieue, un préfet « musulman », etc. Mais est-il réellement question d’intégration en France ? Le problème ne vient-il pas plutôt de cette confusion de ces deux termes, intégration et assimilation, confusion entretenue par cette impossibilité sémantique pétrifiée dans un passé colonial mal instruit qui empêche d’appeler un chat un chat, malgré l’évidence par ailleurs désignée dans le fameux « creuset républicain » : la société française ne veut idéalement pas intégrer les allochtones, elle veut les assimiler. Cette confusion mène à des cascades de malentendus, d’amalgames et d’absurdités de part et d’autre.

Absurde de parler d’intégration à un citoyen français dont les ascendants sont Français depuis deux, trois générations. Absurde de parler d’intégration à un citoyen français originaire d’un département ou territoire d’outre-mer. Absurde de parler d’intégration à un immigré vivant depuis vingt ans dans sa commune mais ne pouvant voter quand, dans le même temps, un migrant européen installé depuis six mois sur sa commune peut lui participer à la vie démocratique de son environnement quotidien.

Le problème de l’intégration dans sa compréhension commune est qu’il manque un élément essentiel à sa définition : l’intégration n’est pas unilatérale. Pour intégrer un corps à un ensemble, il faut que cet ensemble s’ouvre au corps. Si la France veut intégrer, elle doit elle aussi intégrer le fait qu’elle doit s’ouvrir et laisser un espace permettant l’intégration. On pourrait même aller plus loin : l’intégration doit être réciproque. Il y a d’ailleurs un exemple de processus d’intégration, plus ou moins réussi, dont on entend parler tous les jours, qui inclut cette donnée de réciprocité dans le processus et l’effort : l’intégration européenne. Pourquoi ne pas accorder aux individus ce que l’on accorde aux États ? Les nations s’en porteraient certainement mieux…

(…)

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