À quand une application smartphone pour l’hébergement d’urgence?

Courrier adressé ce jour 13-12-2012 à 13h31 via le site internet du ministère à Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des territoires et du Logement.

Chère Madame,

J’habite en Allemagne (où il fait bien plus froid qu’en France en ce moment) et je suis avec stupéfaction sur Twitter le désarroi des gens qui découvrent des sans-abris dans leurs rues, essaient de leur trouver un lit pour la nuit, n’y arrivent pas car le Samu social ne répond pas et que les centres d’hébergement sont tous pleins.
Je ne suis pas du genre à réduire les problèmes sociaux à une maximisation de l’efficience, mais dans l’urgence il faut revenir aux basiques:
1. combien de personnes souhaitant apporter un peu d’aide vont passer, comme une de mes connaissances, 3 heures auprès d’un sans-abri avec à la clef plus de 10 coups de téléphone avant que quelqu’un n’arrive enfin sur place?
2. Comment se fait-il que dans une capitale comme Paris il n’y ait pas un plan spécial hiver pour l’hébergement d’urgence? Un tout petit exemple venant de Genève: en cas de problème exceptionnel, un plan d’ouverture des abris de la Protection civile est prêt à tout moment.

Vous avez des collaborateurs certainement très aptes qui travaillent sur le sujet. Permettez-moi toutefois d’apporter ma petite contribution pour le point basique 1: il existe des applications smartphones pour tout et n’importe quoi mais pas pour géo-localiser les places libres dans les centres d’hébergement d’urgence et tout ce qui peut se décliner comme services à partir de là.
Développez vous-même cette application!
Cela ne résoudra pas le problème des sans-abris mais permettra aux citoyens de s’impliquer plus facilement dans l’assistance à personnes en danger dans leurs rues.

Meilleures salutations
Malik Berkati

Il va de soi que ce courrier s’adresse également aux responsables locaux et aux différentes structures qui gèrent le secours d’urgence sur tout le territoire: une telle application n’a d’intérêt que dans la colloboration des différents services et échelons de l’aide d’urgence, l’interactivité, la réactivité dans une dynamique qui relie les trois acteurs de la solidarité civique: la personne en danger, le citoyen impliqué, la structure adéquate. Au-delà de l’innovation technique, une telle application permettrait également de casser la relation binaire secourant-secouru avec le biais induit du rapport de force (réel ou ressenti) entre l’individu et l’institution.

Malik Berkati