Hall de Hubert Mensch

HALL

L’Orient appartient à qui vient du large
A ceux qui savent prendre de la hauteur
A ceux qui ont un regard d’aigle
A ceux qui ont compris que le bout du monde n’est pas au coin de la rue L’étroitesse de l’esprit n’est qu’au service de la vie étriquée….
Nous n’aimons que le mensonge, la pommade et l’onction
Nous avons définitivement opté pour le petit, l’inaction, la soumission
L’Art nous le regardons du coin de l’œil subreptice du dérisoire ‘Art mateur’
Le vin, la bière, le tabac, l’alcool  ou le narcotique guident nos vies dans la torpeur…ou alors la vertu, la morale et l’ordre…..il n’y a que des injustes milieux  pour les drogués de tous ordres.
Routards du surplace, spécialistes du mouvement immobile et de la pensée absente…nous roulons à tombeau ouvert vers les chimères du passé.
Nous ne savons pas vivre le Présent emberlificotés par le souvenir et le vain espoir, passion triste des lendemains toujours reportés et jamais vécus.
Nous sommes dans l’imparfait du conjonctif, le confort de la casuistique et du jésuitisme, nous pratiquons l’évitement avec maestria.
Les morts de faim sont devenus les quémandeurs des Restos du cœur.
Allez quittons nos habits d’imposture et de supercherie.
Qu’est ce que tu fais dans la vie ?
Je suis un geignard et DPLG en outre.
Mais quand sortirons-nous de l’ETNA l’école des laves et du magma, des matériaux éruptifs éjectés ?
Je suis un ETNArque camarade et de ma chambre magmatique jaillissent les nuées ardentes du feu nourricier.
Je veux être le cheval de feu, le speilpnir à huit pattes qui mène les chevaliers de l’Apocalypse au-delà des rêves les plus fous.

La vie est un cadeau, osez-donc ouvrir le paquet.

Hubert Mensch (juin 2012)

Léo Ferré chante « Les assis » d’Arthur Rimbaud

Arthur Rimbaud, Les Assis

Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;
Ils ont greffé dans des amours épileptiques Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques S’entrelacent pour les matins et pour les soirs !
Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges, Sentant les soleils vifs percaliser leur peau Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges, Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.
Et les Sièges leur ont des bontés : culottée De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ; L’âme des vieux soleils s’allume emmaillotée Dans ces tresses d’épis où fermentaient les grains.
Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes, Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour, S’écoutent clapoter des barcarolles tristes, Et leurs caboches vont dans des roulis d’amour.
- Oh ! ne les faites pas lever ! C’est le naufrage… Ils surgissent, grondant comme des chats giflés, Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage ! Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.
Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors, Et leurs boutons d’habit sont des prunelles fauves Qui vous accrochent l’oeil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue : Au retour, leur regard filtre ce venin noir Qui charge l’oeil souffrant de la chienne battue, Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.
Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales, Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever Et, de l’aurore au soir, des grappes d’amygdales Sous leurs mentons chétifs s’agitent à crever.
Quand l’austère sommeil a baissé leurs visières, Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés, De vrais petits amours de chaises en lisière Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;
Des fleurs d’encre crachant des pollens en virgule Les bercent, le long des calices accroupis Tels qu’au fil des glaïeuls le vol des libellules – Et leur membre s’agace à des barbes d’épis.